Tout au long du film on peut observer les signes d’un univers carcéral omniprésent.
Parmi ceux-ci, il y a les éléments de séparation entre les patients et les soignants. Cette séparation peut ainsi être marquée par une porte à barreau qui crée un point de passage entre le monde libre et un autre dit « des fous ». Milos Forman nous le montre en faisant un plan global d’un long couloir où l’on aperçoit au centre la porte grillagée ainsi qu’une lumière rouge au-dessus de celle-ci pour sans doute attirer l’attention du spectateur vers elle. Le feu rouge signifie généralement une interdiction de passage et insiste sur le fait que les patients n’ont pas le droit de sortir.
De plus, on peut retrouver également une guérite, qui fait là encore référence à une prison où seuls les soignants peuvent entrer pour observer, appeler un malade ou encore faire la distribution quotidienne des médicaments. L’accès, réservé uniquement au personnel, assure en quelque sorte la sécurité de ces derniers. Ce qui sous-entend également que les patients peuvent être dangereux.
Sur le plan qui suit, on voit aisément la guérite fermée avec l’infirmière à l’intérieur, ce qui lui laisse ainsi donc une vue dégagée sur la pièce où résident les patients. D’ailleurs, on voit aussi un homme dans un fauteuil roulant passer sur la gauche. Le patient se trouvant à l’extérieur de la guérite, atteint d’un handicap mental et physique, ne semble pas dangereux, pourtant ce dernier est tout de même séparé physiquement de la soignante.
Ce plan suggère-t-il qu’il n’appartient pas au même monde, à la même humanité ?!
Mais le réalisateur ne se tiendra pas uniquement à l’intérieur de cet hôpital psychiatrique car il va même nous montrer la cour de celui-ci.
Sur ce plan extérieur, on retrouve encore l’univers carcéral. Au premier plan Mac Murphy est facilement visible, et au second plan on aperçoit du fil barbelé sur une immense grille, créant une frontière quasi infranchissable avec le monde extérieur. Il y a également un terrain de basket-ball (sport généralement pratiqué dans la plupart des prisons américaines) où se trouve un garde.
Pour conclure nous pouvons affirmer que Milos Forman dénonce différentes facettes de cet hôpital psychiatrique, mais celui qui est le plus frappant est l’univers carcéral figurant sur plusieurs plans au cours du film.
Les plans sont variés et montrent la quasi totalité du bâtiment, extérieur compris. Le film met ainsi en relief l’exclusion et le rejet des malades dans la société, à travers une séparation omniprésente avec le monde extérieur et une autre à l’intérieur de l’hôpital avec les soignants. Dès lors, ils ne sont plus considérés comme des êtres humains mais plutôt comme des animaux !
une lecture sensible menée par :
Ulrich N. – Émilie M. – Alicia F. – Nicolas S. et Alison A.