Introduction

Depuis l’Antiquité, les maladies mentales, leurs représentations et les différentes manières de les traiter ont évolués.

En effet, les différentes visions du malade mental ont changé et ont mené à de nombreuses reconsidérations de cette maladie et, par conséquent, les moyens de les traiter ne sont plus les mêmes.

Notre groupe de travail a donc étudié les différentes formes de traitements de l’Antiquité ( 3000-476 av JC) à nos jours en passant par le Moyen-Age (476 av JC-1492) et les Temps Modernes(1492-1789).

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Bonne lecture !

Marion B. – Amandine H.- Audrey M. et Emilie M.

Thérapies Antiques

Commençons par l’Antiquité. Cette période s’étendant de -3000 à -476 est la première époque qui s’intéresse réellement aux maladies mentales. En effet, des traitements ont été mis en place à cette époque afin de calmer les patients. On peut d’ailleurs noter que les traitements dans l’Antiquité sont essentiellement physiques et contrôlés par la religion.

Extraction du mal par les ventouses
Extraction du mal par les ventouses

Dans la Grèce Antique, un malade mental avait en lui un démon qu’il fallait expulser du corps par trois sortes de médecines : le scalpel, les plantes et la parole. La médecine par la parole était effectuée par les prêtres-médecins exerçant à cette époque divers métiers. Ils se chargeaient de « guérir » ou plutôt de « soulager » le malade en lui recommandant un pèlerinage dit « salvateur » dans des temples dédiés à Asclépios, dieu de la médecine. Les malades y affluaient dès le Vème siècle où ils attendaient plusieurs jours pour bénéficier d’un sommeil incubateur.

Les légendaires graines d'héllébore...
Les légendaires graines d’héllébore…

Caelius prescrit aussi à cette même époque, un traitement se basant sur la tranquillité et la détente comme l’isolement dans un endroit paisible ou encore des voyages, des lectures, …

la musicothérapie
la musicothérapie

Cependant, dès le Vème siècle av. JC, Hippocrate, célèbre philosophe grec, propose une nouvelle théorie : celle des quatre humeurs. Selon celui-ci, le corps humain contiendrait du sang, du phlegme, de la bile jaune et de la bile noire. A chacune de ces humeurs correspondrait un tempérament et pour guérir le malade, il suffirait juste de rétablir l’équilibre. Certaines maladies mentales comme la mélancolie (« bile noire », en grec) par exemple se « soignaient » ainsi .

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A la même époque, d’autres personnes telles Celse, considèrent que les meilleurs traitements possibles sont la torture, les réprimandes, les chaînes ou encore le fouet, pour eux, il s’agit de troubler l’esprit.

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Enfin, dans l’Antiquité, une forme de théâtre voit le jour et offre ainsi aux malades mentaux la possibilité de se divertir ou de purifier (catharsis) leurs passions.

Article réalisé par :

Audrey M. – Marion B. – Amandine H et Émilie M.

Traitements moyen-âgeux…

Le Moyen-Age est une période qui s’étend de 476 à 1492. C’est une période obscure pour la représentation des troubles mentaux. Pendant la 1ere partie du Moyen-Age, les malades restaient auprès de leurs proches, pour éviter qu’ils ne s’automutilent ; ou lors des crises, ils étaient attachés avec beaucoup de précautions avec des camisoles par exemple. Seuls les malades les plus dangereux étaient emprisonnés ou placés dans des institutions laïques ou religieuses pour être pris en charge. Pendant cette période du Moyen Age, les malades étaient plutôt considérés comme des prophètes ayant récupérés à leur naissance la souffrance de Jésus Christ.

Cependant, pendant la 2nde partie du MA, les points de vues se sont détériorés avec les excès religieux ; les traitements étaient d’ordre sacré avec des confessions et purifications. Les malades mentaux étaient alors plutôt considérés comme des gens possédés par le diable ou des pratiquants de la sorcellerie, donc l’exorcisme était pratiqué pour les cas les plus ’’sérieux’’. Dans certaines situations, en cas d’échec de l’exorcisme, c’est le bûcher pour sorcellerie qui était appliqué. Selon les symptômes, le patient pouvait être aussi plongé dans une rivière d’eau glacée.

traitement par le feu...
traitement par le feu…

C’est d’ailleurs à cette période, qu’une nouvelle théorie voit le jour. En effet, selon certains médecins, les maladies mentales étaient dues à une pierre de la folie située dans la tête du patient qui le rendait donc incapable de raisonner correctement Afin de guérir cette maladie, il suffisait juste d’extraire cette pierre du corps (voir l’article Lithotomie) du malade en utilisant des méthodes assez épouvantables.

L'extraction de la pierre de folie, Hieronymus Bosch, v.1494.
L’extraction de la pierre de folie,
Hieronymus Bosch, v.1494.

On peut donc noter que durant une certaine période du Moyen Age , les traitements des maladies mentales sont très éprouvants physiquement et font appel à la torture afin de saisir le patient.

Si les cinq premiers siècles du Moyen âge ont assez bien toléré la folie, les trois derniers la bannissent, la condamnent et la persécutent en la rangeant définitivement dans la sorcellerie et l’œuvre du démon.

Article réalisé par :

Audrey M. – Marion B. – Amandine H et Émilie M.

La « médecine » des temps modernes

Les Temps Modernes sont une période s’étendant de 1492 à 1789. Il faut savoir qu’à cette époque précise, le cas des malades mentaux ne devient certainement pas meilleur. En effet, on les exclu des hôpitaux en les enfermant dans « des maisons de fous » ; des cryptes. La société rejette ces handicapés mentaux et certains malades sont même expulsés des villes. On ne peut pas désigner cet enfermement et cette exclusion de traitements puisque ici, l’intention est bel et bien d’isoler ces malades de la société. De plus, on peut noter que cette exclusion ne concerne pas exclusivement les handicapés mentaux mais aussi les orphelins ou les criminels.

Cependant, au milieu du 15ème siècle, on remarque une reconsidération des malades mentaux. Certains médecins ou philosophes tentent de trouver désespérément des traitements contre les différentes maladies mentales. On entrent ainsi dans la période que l’on considère comme « folle » concernant les prises en charge. En effet, plusieurs personnes telles Charles l’Anglais proposent des remèdes plus improbables les uns que les autres. A présent, la « folie » se soigne par la folie, en jouant de la trompette ou encore en tenant une truie par les pattes arrière devant le lit du malade.

Transfusion de sang d'agneau !
Transfusion de sang d’agneau !

En 1667, Jean Baptiste Denis arrive même à transfuser du sang d’agneau, animal réputé pour sa douceur dans le corps du fou. De cette manière la douceur de l’agneau entrerait peut être dans le corps du patient…

Certains médecins comme par exemple Ambroise Paré pensent qu’il faut traiter la folie par la folie. Ainsi, pour guérir, un patient pensant avoir par exemple des grenouilles dans le ventre, il suffisait de le persuader qu’il en était débarrassés. Arrive ensuite la fumigation de l’utérus et tout autre moyens barbares pour soigner les patient telles les camisoles ou la lobotomie .

Cependant, vers la fin des temps Modernes, en 1802, des médecins commencent à classer les maladies mentales dans plusieurs catégories selon leurs récurrences. La psychiatrie voit le jour et les asiles psychiatriques sont mis en place. Phillippe Pinel (1745-1826) , grand médecin de 18ème siècle et fondateur de la psychiatrie, considère que les moyens violents mis en place pour guérir les malades ne sont que des façons d’affaiblir celui ci. Il interdit donc les fumigations, les camisoles, les saignées ou encore les transfusions. Pour lui, le meilleur moyen de traiter le malade n’est autre que la parole.

Le fameux bromure ...
Le fameux bromure …

Des moyens plus scientifiques sont mis en place, mais là encore il s’agit de calmer ou de stabiliser l’état du malade et non de le guérir. La teinture de digitale par exemple est une plante à propriété diurétique, permettant de réduire les battements du cœurs du patient .Le bromure était exclusivement utilisé pour les personnes souffrant d’épilepsie tandis que l’opium ou la codéine plongeait le malade dans un sommeil profond. La célèbre morphine connue de tous aujourd’hui est aussi utilisée.

Article réalisé par :

Audrey M. – Marion B. – Amandine H et Émilie M.

Epoque contemporaine

Au cours du 19ème siècle, la médecine évolue de plus en plus. Avec le classement des différentes maladies selon leurs symptômes, leur récurrence ou encore la manière de les soigner, les traitements se précisent .

On procède encore aux saignées et les traitements de ce genre et pour les cas les plus graves, le recours à la camisole et autres moyens d’immobilisation étaient permis. Désormais, les médecins prescrivent des médicaments afin de calmer les malades. Cependant, on ne peut toujours pas les guérir totalement mais on essaye de rendre leur état stable. L’asile d’aliénés est toujours maintenu mais prend le nom d’asile psychiatrique. Ces asiles ressemblant à des prisons étaient construits en campagnes pour permettre aux « aliénés » d’avoir de « l’air frais » mais aussi pour les isoler d’une certaine manière de la société.

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Au 20ème siècle, plusieurs sortes de médicaments voient le jour. Les neuroleptiques, telle la chlorpromazine sont utilisés pour leurs effets tranquillisants sur les patients souffrant par exemple de troubles bipolaires ou de schizophrénie. On peut ensuite classer ces neuroleptiques en trois catégories, les typiques, les atypiques qui causent moins d’effets secondaires et les neuroleptiques cachés dont font partie les somnifères. Pour équilibrer ou plutôt stabiliser les humeurs des patients souffrant d’hypomanie, on se servait d’antimaniaque. Dans cette catégorie on retrouve d’ailleurs le lithium.

Les antidépresseurs connus de tous sont bien sûr utilisés pour relever l’humeur dépressive jusqu’à atteindre de nouveau l’état normal. On peut aussi classer les antidépresseurs dans trois catégories selon leur structure.

Les personnes souffrant de stress utilisaient des anxiolytiques et la célèbre morphine connus de tous aujourd’hui fait évidemment partis des analgésiques ayant pour but de soulager la douleur du patient.

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L’apparition des médicaments a certes entraîné la régression de la médecine psychiatrique mais celle-ci est toujours présente et reste pour la majorité, un très bon moyen de guérir certaines maladies mentales.

Article réalisé par :

Audrey M. – Marion B. – Amandine H et Émilie M.

Conclusion

Pour conclure, les traitements des maladies mentales ont connu une grande évolution depuis l’Antiquité puisque on peut remarquer que de nos jours les traitements utilisés sont bien différents.

Notre but à travers ce travail était justement de découvrir cette évolution et de démontrer comment le changement de mœurs de la société peut pousser à une reconsidération de la médecine et donc à des changements considérables.

La question que notre groupe s’est d’ailleurs posée est la suivante : La médecine d’aujourd’hui est t-elle la meilleure ? Certes, on pourrait considérer que notre médecine aujourd’hui et les traitements utilisés sur les malades mentaux sont les meilleurs depuis l’Antiquité ou bien avant. Cependant , les points de vue sur ces maladies sont différents d’une époque à l’autre et on ne peut donc pas qualifier une de ces périodes comme la meilleure pour les traitements des handicapés mentaux. De plus, nous pensons que sans ces différents changements de traitements, il n’y aurait jamais pu y avoir notre médecine actuelle donc certes notre médecine est considérée comme la meilleure aujourd’hui mais cependant celle-ci est basée sur les découvertes passées depuis l’Antiquité .

Conclusion réalisée par :

Audrey M. – Marion B. – Amandine H et Émilie M.

La folie dans l’Antiquité

C’est la Grèce classique qui est la première à avoir longuement réfléchi sur la « folie ». La folie à cette époque est le fruit d’une mauvaise action et elle impose une purification.

Oreste poursuivi par les Furies – Bouguereau – 1862.

Oreste est tourmenté par les Érinyes, des divinités persécutrices qui interviennent lorsque quelqu’un tue un membre de sa famille. Poursuivi sans relâche, en proie à des crises de folie passagères, il expiera le crime d’avoir tué sa mère Clytemnestre.

1- Définition des fous :

Le monde gréco-romain a connu des rituels de possession divine qui passaient par des transes déchaînés. Les anciens l’ont assimilé à une folie.

2- Personnification :

Dans la mythologie grecque, Mania, Manea ou Amaury sont des divinités personnifiant la folie. Ces Dieux font l’objet de culte de possession.

3- Les traitements :

Dans l’antiquité, les médecins sont des prêtres-sorciers qui ont recours à des pratiques magico-religieuses pour chasser les démons ou pour invoquer les Dieux guérisseurs. En Mésopotamie et Égypte, les médecins laïcs s’occupent de la maladie physique et les prêtres s’occupent de la maladie mentale par des méthodes incantatoires ou divinatoires; ils parviennent ainsi à chasser les démons ou à calmer les colères et les vengeances divines.

Recherches menées et synthétisées par :

Lauren H.

La folie du Moyen-Age…regard actuel

Introduction  :

Nous allons vous présenter dans cet exposé le regard de la société sur la « folie » du Moyen-âge à la Renaissance. On verra que la folie a été et qu’elle est toujours vue sous différents aspects, que ce soit celui de la maladie « mentale » et/ou « physique », des croyances, des passions, de la différence, ou d’un point de vue philosophique.

Place et symbolique du « fou » :

Entre le Moyen-âge et la Renaissance , le « fol » comme on disait, occupe une vraie place dans la société.

A notre avis, de nos jours, c’est avant tout le mépris qui fait naître la « folie » : nous devenons fou à partir d’un jugement de valeur. Ainsi, dans le film Le Huitième Jour, Harry, pourtant trisomique, est perçu « normalement » par le spectateur, et Georges, qui semble « normal », nous apparaît comme fou, mais ils finissent par devenir inséparables. C’est donc la société qui pose une image sur chacun d’entre nous et sur eux.

Cette histoire est similaire à celle de la Renaissance et du Moyen-Age, car il fallait « paraître », pour ne pas avoir ce genre de jugement sur soi, tout comme aujourd’hui.

Il y avait le Fou (bouffon) du Roi, qui servait à amuser la galerie, à condition de ne pas se moquer des dames de la cour, son rôle était de faire rire le roi.

Certaines personnes étaient appelées « fol(le)s » à cause de leurs croyances ou de leurs pratiques de guérisseurs ; pour les « traiter » on les brûlait, car pour les religieux c’était de la sorcellerie et c’était le mal, cela signifiait le diable. Ils avaient peur, peur de ce que eux n’étaient pas et ne croyaient pas, il fallait donc se débarrasser de ces autres. Certains malades mentaux étaient abandonnés sur de grands bateaux, on appelait ceci « La Nef des fous ».

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Ce tableau a été peint par l’artiste Jérôme Bosch vers les années 1500. Ci-dessus nous voyons un bateau avec des personnes abandonnées, appelés « fou », ils ne sont pas tous forcément habillés, pour ceux qui le sont, ils ont un style particulier (Ex : le bonnet d’âne). Leur expression de visage montre qu’ils sont ailleurs et semblent avoir perdu le bon sens.

Il y a aussi des fêtes associé aux « fous » comme le carnaval, c’était plus généralement les bacheliers qui le fêtaient. Plusieurs soldats étaient mis en place pour éviter trop de dégâts, il faut dire qu’à cette époque chaque individu ou presque portait une arme, et les querelles entre les soldats et la jeunesse ne sont pas rares. On y trouve même des jeux qui font référence aux « fous » comme le jeu d’échec, ou bien les cartes (le tarot).

La folie peut être vue sous des angles différents, mais finalement, nous devenons « fou » au moment où nous dépassons les limites de l’ autre.

L’amour en est un bel exemple, qui peut nous amener vers la haine, en étant jalouse, possessive ce qui nous pousse souvent à commettre l’irréparable ou plutôt à faire des choses « folles » ou « inimaginables ». Quand nous regardons bien l’amour et la haine sont très proches. Ce sont deux sentiments tellement forts, qu’ils dépassent les limites des personnes qui se sont fixé un point.

Les philosophes ne s’y trompaient pas. Pourtant, eux aussi étaient vus comme des fous : la société n’étant pas à la hauteur de leur génie, elle ne comprenait pas forcément leurs dires.

Jusqu’à aujourd’hui, les gens ont peur de la différence ou de l’inconnu, donc leur seul moyen de se sentir mieux et de les rejeter ou de les expulser.

Conclusion :

Nous avons fait cet exposé sur la « folie », qui est un sujet de discussion très vaste car comme nous l’avons vu, ce terme est toujours utilisé sous plusieurs sens. Les « traitements » que les gens « normaux » faisaient à cette époque de cette « pathologie » n’était pas toujours une bonne chose, car faire ceci, c’est rendre la société encore plus folle qu’elle est déjà.

une réflexion menée par :

Monelle D. et Déborah B.

La Folie au siècle classique

A la fin du XVIème début du XVIIème siècle l’Édit de Nantes est proclamé. On est libre de pratiquer sa religion. C’est à partir de ce siècle que la « folie » n’est plus jugée par l’ Église.

Au XVIIème siècle, la folie commence à être considérée comme une maladie n’étant pas due au péché, mais comme un trouble pouvant s’expliquer par des observations et un raisonnement déductif . Ce n’est pas pour autant que tout le monde arrête de pourchasser les sorcières et les phénomènes étranges, on dirait même que le phénomène aurait tendance à s’amplifier.

C’est le pouvoir laïc qui prend le rôle des Inquisiteurs Ecclésiastiques. Ce sont les tribunaux civils qui jugent les cas de possessions.

La lutte contre la pauvreté va amener la création de l’Hôpital Général. Le malade mental va y être enfermé et aura par la suite ses propres quartiers d’isolement.

Dès lors, on ne cherche plus seulement à lutter contre la pauvreté, on décide de prendre des mesures efficaces pour assainir complètement le pays, en enfermant tous les indésirables, tous ceux et celles qui représentent un poids mort économique ou un danger social : étrangers, mendiants, vagabonds, larrons, criminels, vénériens, pestiférés, insensés, etc… C’est la politique d’assainissement, de 1656 à 1667.

Et c’est ainsi que l’on commence à distinguer deux sortes de pauvreté :

  • La « bonne », qui accepte la réclusion et la soumission au travail comme des bienfaits, et qui se repent sagement de son délit de pauvreté.
  • La « mauvaise », qui se refuse obstinément à obéir ou à travailler, et qui, de ce fait, n’en mérite que davantage la punition et les châtiments.

Parmi tous ces correctionnaires, se trouvent mêlés d’authentiques malades mentaux, qui, pris au piège de la lutte contre la pauvreté, doivent par obligation se ranger aux côtés de l’illégalité et de l’incapacité au travail.

Pauvres et pauvres d’esprit sont confondus. La folie appartient au monde de la mauvaise pauvreté, elle est aussi considérée comme un délit : l’oisiveté, la paresse, le brigandage, la prostitution, l’homosexualité, le crime, les maladies vénériennes et la folie s’apparentent. Les fautes de la raison s’associent aux fautes de la chair ou aux fautes de droit, et trahissent une déviance sociale, un désordre méritant une nécessaire condamnation.

L’État, impose de corriger celui qui s’est égaré, de le ramener à la raison par la pénitence et la reconnaissance de la faute.

Les « honnêtes gens » sont satisfaits, quant à eux, de constater que l’on se décide enfin à mettre de l’ordre dans ce monde de la misère responsable de l’insécurité, de la crise économique et du chômage…

Les malades mentaux y sont condamnés à mener une existence de prisonniers et à partager avec les autres correctionnaires la peur, les punitions et les privations de toutes sortes. Ce n’est pas dans l’intention de leur prodiguer des soins ou de leur assurer un bien-être, mais simplement pour résoudre un problème de cohabitation.

On s’oriente, peu à peu, vers une meilleure compréhension de la folie, la considérant presque comme une maladie, une pathologie propre à la réalité humaine. Mais paradoxalement, le fou se retrouve, à la fin du siècle, enfermé et traité comme un prisonnier.

Aujourd’hui encore, nos institutions psychiatriques ont beaucoup de mal pour parvenir à concilier le soin et la privation de liberté.

Article proposé par :

Myriam B. et Sonia L.