Lors de la sortie clandestine organisée par Mac Murphy, on peut constater un jeu de regards et de fenêtres intéressant dans le film.
Un premier jeu apparaît sur cette image. En effet, on peut voir que même si la caméra suit cet autobus dans un mouvement panoramique, les pensionnaires de l’asile, eux, ne quittent pas la caméra du regard. Normalement dans les films les acteurs ne regardent pas la caméra ( sauf pour les journaux télévisés ou les documentaires où là le regard du présentateur est volontaire).
Par conséquent, nous, spectateurs, nous sentons regardés et troublés, alors que nous regardions sans être vus ! Finalement, qui regarde qui ? Qui est dehors ? Qui est dedans ? Qui est réel ? Qui est fou ?
A travers cette « mise en abyme », Milos Forman , essaye de nous troubler par les jeu de regards avec ceux des personnes se trouvant à l’intérieure du bus, en fixant leurs regards vers la caméra, c’est à dire vers nous, qui nous interrogeons et prenons conscience de notre situation : c’est le procédé de la distanciation.
Puis, les regards des personnes se trouvant à l’intérieur du bus se dirigent vers les personnes à l’extérieur, tout se déroule vite, on ne peut presque pas apercevoir que ces passagers regardent les personnes de dehors. Par la suite, comme les passagers, à travers le regard de la caméra subjective, nous allons interpréter tout les faits et gestes des personnes se trouvant à l’extérieur du bus.
Ainsi, nous pouvons voir sur cette image qu’il y a deux personnes âgées assises sur des chaises en pleine rue dans une ville , Que font-elles ? Elles sont en train de regarder une télévision à travers une vitrine de boutique qui elle même renvoie une image de femme enfermée dans un écran…
Dans tout cela , on pourrait se poser la question : Qui est vraiment ’’ fou ’’ dans ce film ? .
Les personnes du bus qui font une balade libre dans une ville ou celles qui sont libres et regardent une personne enfermée dans un écran ? On peut y voir un reflet de notre situation puisque les personnes âgées regardent une femme dans un écran et nous faisons la même chose car on regarde des personnes à l’intérieur d’un écran alors que nous pourrions partir regarder autre chose . Le parallèle est encore renforcé par le fait que comme nous elles sont assises, et comme nous elles mangent une glace !
Le film porte à confusion, c’est sans doute ce que cherchait à faire le réalisateur.
Enfin, on peut percevoir sur cette image une femme qui se trouve enfermée à l’intérieure d’une télévision qui regarde les deux personnes âgées à l’extérieur et qui elles mêmes regardent la télévision. Peut-être que le réalisateur voulait que le regard de la femme suive la caméra…
Alors à vous maintenant de nous dire qui est vraiment fou dans ce film ? Et, y a t-il vraiment des fous ?
C’est sûrement ce que le réalisateur voulait nous faire réaliser.
une lecture proposée par :
Marion B. – Laura L. – Émilie M. et Samantha L.